Repas festifs : comment les vivre sereinement lorsqu’on est en surpoids ou en situation d’obésité ?
Les repas festifs devraient être synonymes de convivialité, de partage et de plaisir. Pourtant, pour beaucoup d’entre vous, ces moments se transforment souvent en véritable source de stress. Peur de trop manger, crainte du regard des autres, culpabilité anticipée, appréhension de craquer face à des aliments riches… l’arrivée des tables conviviales en décembre peut être difficile à vivre.
En tant que diététicienne spécialisée dans l’accompagnement des personnes en surpoids et en obésité et membre de la Ligue contre l’obésité, j’accompagne de nombreux patient(e)s qui redoutent cette période. Voyons ensemble comment vivre les repas festifs sans anxiété, pour profiter de toute la convivialité du moment !
Abordons tout d’abord les principales craintes liées aux repas festifs
Abordons tout d’abord les principales craintes liées aux repas festifs
Les réunions familiales riment parfois avec commentaires malvenus :
« Tu n’es pas au régime ? »
« Tu ferais mieux de faire attention… »
« Tu as repris, non ? »
Ces remarques, même lorsqu’elles ne partent pas forcément d’une mauvaise intention, peuvent blesser, provoquer de la honte et renforcer l’angoisse autour de l’alimentation.
D’autant plus que les repas de fêtes sont souvent très denses : foie gras, toasts, saumon, feuilletés, plats en sauce, desserts sucrés, chocolats… La tentation est partout, et le risque de se sentir “hors contrôle” peut être angoissant.
Beaucoup de personnes redoutent de perdre le fil de leurs efforts en mangeant trop, trop vite ou en ne sachant pas gérer les quantités. Cette angoisse peut gâcher le plaisir du repas et générer une forte culpabilité.
Dans un cadre familial, dire non à un plat préparé avec amour peut provoquer gêne ou malaise. Refuser peut être interprété comme un manque de respect ou un jugement, ce qui ajoute une pression supplémentaire.
Alors, que faire ?
Voici quelques conseils pratiques pour vivre vos repas de fêtes sereinement.
Éviter de parler de son poids ou de son régime à table
Même si vous êtes en démarche de rééquilibrage alimentaire, il n’est pas nécessaire d’en parler pendant les repas. Surtout si vous savez à l’avance que cela amènera à des débats stériles.
Cela limitera le risque :
- de commentaires non sollicités,
- de jugements,
- de comparaisons,
- de discussions intrusives.
Vous n’avez rien à expliquer, rien à justifier… Le droit de vous faire plaisir pendant les fêtes n’est pas conditionné par votre IMC !
En revanche, si vous êtes invité chez des hôtes bienveillants, qui comprennent votre démarche, vous pouvez bien sûr leur en faire part si vous le souhaitez.
Écouter sa faim et ses appétits spécifiques
Écouter sa faim pendant les repas festifs permet de mieux gérer les quantités sans frustration :
- arrivez avec une faim “confortable”,
- prenez le temps de sentir ce qui vous fait vraiment envie,
- préférez les mets qui vous procurent un plaisir réel plutôt que de manger “par convention”,
- accordez-vous le droit de laisser ce qui vous plaît moins.
Privilégier l’écoute de soi est une approche bien plus efficace, durable et plaisante que les injonctions du type “je dois manger ça et et éviter ça”.
Limiter l’alcool et les satellites (les calories invisibles)
Les “satellites” sont ces aliments qui accompagnent les apéritifs et les plats et qui alourdissent le repas sans qu’on s’en rende compte :
- biscuits apéritifs,
- cacahuètes,
chips, - mini-saucisses,
- pain ajouté en excès.
Ces aliments sont souvent consommés machinalement, dans les moments d’attente des plats.
Voici quelques astuces simples pour les gérer au mieux :
- aider au service afin de ne pas s’ennuyer à table,
- privilégier les crudités apéritives si disponibles,
- si vous buvez de l’alcool, alternez avec de l’eau plate ou gazeuse,
- éviter les cocktails très sucrés.
Conserver une activité physique régulière
L’activité physique n’est pas un “compensateur de calories”, mais une alliée pour :
- réduire le stress,
- améliorer le bien-être,
réguler le transit, - se sentir plus énergique,
- aérer le mental.
Oui, il fait froid et nuit tôt et cela n’incite pas à sortir. Mais rien qu’une petite marche quotidienne (même 20–30 minutes, en fractionné si besoin) vous aide à vous aérer et à garder du mouvement pendant les fêtes.
Maintenant, place au concret !
Pour réunir tout le monde autour de la table, voici un exemple de repas festif léger et facile à préparer, avec les quantités indicatives par convive.
Entrée : Velouté de potimarron aux graines de courge
Plat : Pavé de lentilles corail, poêlée de champignons et persil
Dessert : Poire rôtie au four au miel et aux épices (environ 160 kcal)
Cliquer sur le lien pour voir les recettes
Surtout : relativisez l’impact des repas festifs sur le poids !
Rappelez-vous que les repas festifs ne font pas grossir. Je vous choque en disant ça, n’est-ce pas ?
Et pourtant, ce ne sont bien que quelques repas parmi plusieurs dizaines consommés en décembre. Le corps s’équilibre naturellement si l’on écoute sa faim, que l’on mange avec plaisir et que l’on évite les excès guidés par la culpabilité ou la restriction.
L’objectif n’est pas la perfection à chaque repas, mais l’équilibre global.
Avec un accompagnement adapté en téléconsultation ou en cabinet à Pau, il est tout à fait possible de vivre cette période sereinement… sans sacrifier ni le plaisir ni sa santé physique et mentale.